Le Salut et l'Épitre aux Hébreux

Publié le par Actes2-42

 
5                    L’Épître aux Hébreux



Article de Bibliquest.org

La doctrine selon laquelle de vrais croyants peuvent de nouveau être perdus est souvent appuyée sur un certain nombre d’expressions de l’épître aux Hébreux, sans cependant que le caractère particulier de cette épître soit réellement compris ou ait été approfondi. Aussi, avant de considérer ces versets, il est bon de rappeler pourquoi cette épître a été écrite.

 

5.1   But de l’épître aux Hébreux

Les premières assemblées en Judée étaient constituées presque exclusivement de juifs qui étaient persuadés qu’ils devaient encore se conformer aux ordonnances de la loi de Moïse. Par exemple, Pierre n’avait pas voulu en aucune manière manger un animal impur ou entrer dans la maison d’un païen (Act 10:14, 28).

Ces juifs considéraient encore le temple comme un lieu saint, faisaient des voeux, se soumettaient à des rites de purification (Act. 21:26), pratiquaient encore la circoncision. Lorsque l’apôtre Paul, avec Barnabas, apportèrent l’évangile en Asie, il se forma là des assemblées dans lesquelles les païens convertis représentaient une majorité. Avec la prédication de l’évangile, il ne leur fut rien ordonné concernant l’observation des ordonnances de la loi, le respect du temple, ou la pratique de la circoncision. Qu’avaient-ils en effet à faire avec ces choses en tant que convertis des nations ?

Ainsi, il y avait deux sortes de chrétiens avec des manières de vivre différentes, malgré une même foi en Jésus Christ. La manière de vivre des convertis des nations était plus en accord avec l’évangile que celles des Juifs convertis. Mais Dieu, dans sa miséricorde, a toujours montré beaucoup de patience à l’égard de son peuple. Aussi a-t-il permis une phase transitoire, pendant laquelle les juifs convertis se sont lentement détachés de leurs liens avec le système juif. Le but de l’épître aux Hébreux était de montrer que la transition arrivait à la fin, ou, pour l’exprimer avec le langage de l’auteur : «Ce qui devient ancien et qui vieillit, est près de disparaître» (Héb. 8:13).

Plus précisément, les motifs ayant donné lieu à la rédaction de cette épître étaient les suivants. Les juifs convertis étaient persécutés par leurs compatriotes, leurs biens confisqués et leur vie menacée (Héb. 10:32-34). Un retour au judaïsme aurait signifié la fin des persécutions. Combien cela était tentant pour tous ceux qui étaient encore liés avec la tradition juive quant à leur façon de vivre ! L’auteur explique que ceci équivalait à un reniement du Seigneur Jésus, pour lequel il n’y aurait pas de retour possible. Il leur décrit l’immense différence entre la période de la loi, avec le service dans le tabernacle, et l’oeuvre rédemptrice du Seigneur Jésus, base de la foi chrétienne. Il fait passer, devant eux, l’excellence de la personne de Christ, la nuée de témoins du temps passé (Héb. 11 ; 12:1), qui ne regardaient pas aux choses visibles pour s’y attacher, mais plutôt saisissaient les réalités de la foi. Il place ces exemples devant les yeux des Hébreux, les appelle à se ressaisir et les avertit solennellement des conséquences éternelles d’un abandon de la foi chrétienne et d’un retour au judaïsme.

L’épître aux Hébreux atteste avec force la valeur de l’oeuvre de Christ et de son service actuel. Elle parle d’une «rédemption éternelle» (Héb. 9:12), d’un «salut éternel» (Héb. 5:9), elle montre que les rachetés sont «rendus parfaits à perpétuité» (Héb. 10:14) et bénéficient des soins du Seigneur pour les «sauver entièrement» (Héb. 7:25), c’est à dire jusqu’a l’achèvement. Ainsi cette épître établit positivement le salut définitif des croyants. Pourtant elle contient d’autres versets qui peuvent troubler certains sur ce sujet et que nous allons étudier maintenant.

 

5.2   S’écarter

«C’est pourquoi nous devons porter une plus grande attention aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne nous écartions» (Héb. 2:1 ; voir aussi Héb. 12:25).

Le Seigneur Jésus a annoncé le salut ; les apôtres qui l’avaient entendu de sa bouche l’ont confirmé, Dieu rendant témoignage avec eux par des signes et des prodiges (Héb. 2:1-4). Si déjà sous la loi, toute transgression et désobéissance recevaient une juste rétribution, quelle conséquence terrible devait entraîner le rejet du salut annoncé par Jésus Christ pour ceux qui l’avaient entendu.

Dans son sens premier, ce passage ne concerne pas la possibilité, pour un enfant de Dieu, de tomber dans des péchés. Qui de nous pourrait dire qu’il n’a plus péché depuis sa conversion ? Pour Pierre, qui avait renié son maître, il y eut un chemin de retour, et heureusement, il y en a aussi un pour nous. Mais ici, il s’agit plutôt, comme dans les épîtres à Timothée (voir paragraphe 4.3.2), d’un abandon total des vérités de la foi chrétienne par ceux qui s’y étaient attachés extérieurement. Plus loin dans l’épître aux Hébreux, il est encore question d’un abandon du Dieu vivant, d’un endurcissement par la séduction du péché (Héb. 3:12-13) et du refus d’écouter celui qui parle des cieux (Héb. 12:25). Chaque fois, il s’agit d’actes fort graves pour lesquels il est impossible d’échapper à Dieu et qui concernent fondamentalement les simples professants.

Cependant, ces versets s’adressent à tous les croyants, à ceux qui ont la vie de Dieu comme à ceux qui ne l’ont pas. Les premiers font l’objet de la discipline du Seigneur alors que les autres tomberont sous le jugement de Dieu. Nous devons tous y porter la plus grande attention. Dieu nous adresse ces exhortations sévères justement pour nous garder par elles, en nous maintenant rejetés sur lui. Ainsi, nous pouvons «retenir la grâce par laquelle nous servions Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte. Car aussi notre Dieu est un feu consumant» (Héb. 12:28, 29).

 

5.3   Tomber

«Appliquons-nous donc à entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe en imitant une semblable désobéissance» ? (Héb. 4:11)

«Craignons donc qu’une promesse ayant été laissée d’entrer dans son repos, quelqu’un d’entre vous paraisse ne pas l’atteindre» (Héb. 4:1).

Ces versets montrent que, comme tous les Israélites n’ont pas atteint le repos dans le pays de Canaan, de la même manière ceux qui professent être chrétiens n’entreront pas tous dans le repos céleste. Seuls entreront ceux qui ont effectivement la vie de Dieu. Pourquoi les Israélites n’entrèrent-ils pas dans le repos ? Nous voyons qu’ils n’y purent entrer à cause de leur incrédulité (Héb. 3:19).

À eux aussi, comme à nous, une bonne nouvelle avait été annoncée, mais «la parole qu’ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi» (Héb. 4:2). De la même manière, beaucoup seront perdus, qui auront déclaré être chrétiens, ayant entendu la prédication de l’évangile, mais sans avoir vraiment cru ce qui était annoncé, ni reçu par la foi le Seigneur Jésus comme leur Sauveur.

Cependant, nous devons remarquer, comme dans le paragraphe précédent, que ces versets s’adressent à tous afin que chacun reste dans une crainte salutaire. L’épître aux Corinthiens nous exhorte aussi à la vigilance en rappelant l’histoire du peuple d’Israël : «La plupart d’entre eux .. . tombèrent dans le désert. Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne» (1 Cor. 10:5-6). Appliquons-nous donc, avec le plus grand soin, à nous comporter comme de véritables enfants de Dieu.

 

5.4   L’impossibilité d’être renouvelé à la repentance.

«Il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, et qui ont goûté du don céleste, et qui sont devenus participants de l’Esprit Saint, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu, et les miracles du siècle à venir, et qui sont tombés, soient renouvelés encore à la repentance, crucifiant pour eux-mêmes le Fils de Dieu et l’exposant à l’opprobre» (Héb. 6:4-6). Ce passage a troublé bien des personnes. Pourtant nous allons montrer qu’il ne veut pas dire qu’un enfant de Dieu peut finalement être perdu.

 

5.4.1       Des bénédictions qui n’impliquent pas la vie de Dieu

Montrons d’abord que ce passage s’oppose à toute idée de «nouvelle conversion». Ceux qui en parlent ne font pas de différence entre le croyant qui trébuche, ou tombe dans le péché, et le chrétien de nom qui abandonne réellement la foi. D’après leur opinion, quelqu’un pourrait se tourner vers Dieu, se détourner ensuite, puis de nouveau se convertir, etc... Ainsi, on pourrait se convertir pour la première, la deuxième, la troisième fois. À les en croire, il faudrait lire Hébreux 6:4-6 ainsi : «Il est tout à fait possible, que ceux qui ont été une fois éclairés, et qui ont goûté du don céleste ...., et qui sont tombés, soient de nouveau renouvelés à la repentance». La parole de Dieu dit cependant exactement le contraire : «Il est impossible ..».. Leur opinion est par conséquent démentie par ce passage.

Examinons maintenant ces versets dans leur ensemble, sous l’éclairage de toute l’épître, en recherchant de qui il est ainsi parlé.

L’apôtre s’adresse à des juifs qui déclaraient être dans la foi chrétienne, qui s’étaient même repentis en quittant le terrain juif. Ils connaissaient l’Ancien Testament et étaient persuadés que Jésus était le Messie. Même s’ils n’étaient pas pleinement convaincus par l’Écriture, ils avaient néanmoins reconnu son autorité en présence des miracles qu’ils avaient vus. Si de tels hommes retournaient au judaïsme pour échapper aux persécutions, ils reniaient alors Jésus Christ. Par là ils s’unissaient à nouveau avec le peuple juif, qui avait crucifié son Messie. Maintenant, dit l’auteur, pour ceux-ci, il n’y a plus de chemin de retour, ils sont allés trop loin, ils ne peuvent plus être renouvelés à repentance en quittant une deuxième fois le terrain juif. Mais le verset 9 montre que l’écrivain exclut la possibilité qu’il en soit ainsi des vrais enfants de Dieu : «Mais nous sommes persuadés, en ce qui vous concerne, bien-aimés, de choses meilleures, et qui tiennent au salut, quoique nous parlions ainsi».

Il est donc possible d’avoir joui des privilèges chrétiens, et cependant de ne pas être sauvé. Remarquons bien, qu’il n’est pas écrit : Il est impossible, que ceux qui ont été une fois nés de nouveau, et qui sont tombés, soient renouvelés à la repentance. Ce sont d’autres caractères qui sont cités, et ils n’impliquent pas nécessairement la nouvelle naissance. Examinons-les l’un après l’autre.

 

5.4.1.1              «. . . qui ont été une fois éclairés»

«L’entrée de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples» (Ps. 119:130), et l’apôtre Jean témoigne que «la vraie lumière était celle, qui, venant dans le monde, éclaire tout homme» (Jean 1:9). Tous ceux qui ont entendu l’évangile de Jésus Christ ont été, par-là, éclairés. Ils ne peuvent plus se dire ignorants. La prédication de l’évangile a en particulier illuminé le monde occidental qui se trouvait dans l’obscurité du paganisme. Est-ce pour autant que tous ceux qui ont été ainsi éclairés se sont réellement convertis ? Malheureusement non.

 

5.4.1.2              «. . . qui ont goûté du don céleste»

Il y a une différence entre goûter et manger. Goûter n’est qu’une expérience extérieure et superficielle. Manger signifie au contraire réellement se nourrir, et implique une action intérieure plus profonde.

Ces hommes avaient ressenti quelque chose du salut que Dieu donne. Ils avaient vu quelque chose de la grandeur de la personne du Seigneur. Mais ils n’ont jamais «mangé la chair et bu le sang du Fils de l’homme» (Jean 6:53-54).

Jérémie a mangé les paroles de Dieu (Jér 15:16). Ézéchiel (Éz. 3:1-3) et Jean (Apoc 10:9-10) devaient prendre chacun un livre et le manger. C’est autre chose que seulement goûter ou examiner. Jésus Christ dit : «Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement» (Jean 6:51). Ceci exclut toute pensée de perdition.

 

5.4.1.3              «. . . qui sont devenus participants de l’Esprit Saint» .

 

Cela ne signifie pas que l’Esprit Saint ait fait son habitation en eux, après qu’ils sont venus à la foi. Le mot traduit par «participants» est le même que dans l’expression : «Ils firent signe à leurs compagnons» (Luc 5:7) et proche du mot «participation» : «N’ayez donc pas de participation avec eux» (Éph. 5:6-7).

Ces hommes étaient devenus participants de l’Esprit Saint dans la mesure où ils avaient collaboré avec l’Esprit Saint. À juste titre, l’auteur de l’épître aux Hébreux n’emploie pas des expressions comme : «scellé du Saint Esprit», «oint de l’Esprit Saint». Balaam était dans ce sens-là, un «participant» et un «compagnon» de l’Esprit de Dieu, lorsqu’il prononça ses prophéties sur Israël (Nomb. 23-24). Le roi Saül a prophétisé par l’Esprit parmi les prophètes (1 Sam. 10:10), Judas a chassé les démons par l’Esprit de Dieu, avec les douze. Or tous les trois firent cela, sans être nés de nouveau (1 Chr. 10:13 pour Saül).

 

5.4.1.4              «. . . qui ont goûté la bonne parole de Dieu»

À propos du verbe goûter, on peut faire les mêmes remarques qu’au paragraphe 5.4.1.2. Quelqu’un peut être attiré par l’excellence des enseignements de la foi chrétienne. Ses sentiments peuvent être touchés, sans qu’il en résulte du fruit pour Dieu. Telle est une leçon de la parabole du semeur (Matt. 13:1-9, 18-23). La semence est toujours la même, mais elle est en contact avec plusieurs sortes de terrains. Il y a le sol dur, le chemin, sur lequel l’annonce de l’évangile ne peut même pas laisser une impression derrière elle ; il représente un coeur endurci. Il y a aussi un terrain qui ne consiste qu’en une fine couche de terre sur du rocher ; la parole est reçue avec joie ; elle touche les sentiments, mais n’opère pas une véritable repentance ; aussitôt que la persécution ou des difficultés se présentent, la parole est rejetée. Ensuite, il y a une terre qui paraît propice pour la semence, mais les épines et les ronces étouffent la bonne semence ; ce sont des hommes qui laissent les soucis de la vie étouffer l’impression reçue par l’évangile. Dans les trois cas, la semence ne porte pas de fruit. Seule, la bonne terre préparée porte du fruit richement.

 

5.4.1.5              «... qui ont goûté ... les miracles du siècle à venir».

La prédication de l’évangile était accompagnée de miracles. Dans un temps futur, il en sera de même, et c’est pour cela qu’ils sont appelés les «miracles du siècle à venir». Les témoins de Dieu au temps de l’antichrist auront le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie, et le pouvoir sur les eaux pour les changer en sang (Apoc. 11:6). Beaucoup de juifs avaient appris à connaître cette puissance de Dieu. Ils avaient vu les miracles et en avaient été très impressionnés. Cependant, cela ne signifiait pas du tout que leur coeur avait été changé (Jean 2:23-25). Oui, devant le trône du jugement, il y aura même des personnes qui auront fait elles-mêmes des miracles et chassé des démons au nom de Jésus, mais desquelles le Seigneur devra dire : «Je ne vous ai jamais connus» (Matt. 7:22-23).

Quelqu’un pouvait donc avoir joui de ces cinq privilèges et cependant ne pas être un enfant de Dieu, comme le montrent les versets d’Hébreux 6:7-10 : «Car la terre qui boit la pluie qui vient souvent sur elle, et qui produit des herbes utiles pour ceux pour qui elle est aussi labourée, reçoit de Dieu de la bénédiction». Ceci est comparable au quatrième terrain de la parabole du semeur.

Ensuite, le verset 8 présente l’aspect opposé : «Mais si elle porte des épines et des chardons, elle est réprouvée et près de la malédiction, et sa fin est d’être brûlée». Ceux dont il est parlé ici, sont comparables à ce terrain à épines de la parabole du semeur : ils n’ont jamais porté de fruit pour Dieu.

Enfin vient l’expression déjà citée : «Mais nous sommes persuadés, en ce qui vous concerne, bien aimés, de choses meilleures et qui tiennent au salut, quoique nous parlions ainsi», ou, pour l’exprimer autrement : Vous dont le coeur a été saisi par l’évangile, je ne vous compare pas avec ceux qui ont abandonné le salut, le Seigneur et la foi chrétienne, parce qu’ils ne les ont connus qu’extérieurement.

 

5.4.2       Pour quel motif l’auteur de l’épître écrit-il ces choses ?

Si l’auteur était persuadé que son lecteur était sauvé et qu’il ne pouvait plus perdre le salut, pourquoi donc plaçait-il ces choses (Héb. 6:4-6) devant ses yeux ?

La raison principale de ses déclarations est la possibilité que, parmi les croyants, certains non convertis se soient glissés, lesquels, à la suite de persécutions continuelles, risquaient de retourner au judaïsme. Ce passage devait leur montrer les dangers d’un tel abandon. Mais il devait avant tout leur ouvrir les yeux sur la situation de leurs coeurs encore inconvertis. S’ils retournaient au judaïsme, il n’y aurait plus de salut possible pour eux. Mais s’ils restaient dans leur état actuel, ils n’étaient pas non plus sauvés, car il fallait ajouter la foi du coeur à leur profession chrétienne. Ils ne faisaient pas partie de ceux dont l’auteur était persuadé qu’ils étaient sauvés.

Ces considérations étaient par ailleurs un sérieux avertissement pour les juifs réellement convertis. Puisqu’une telle chute était si lourde de conséquences, ils devaient sentir que la tendance à une position chrétienne conciliante avec le judaïsme était un terrible péché et un déshonneur pour le Seigneur. Cette tendance devait être radicalement rejetée. Ils devaient au contraire rassembler toutes leurs forces pour faire des progrès dans le chemin de la foi chrétienne.

Les croyants hébreux étaient devenus paresseux à écouter. L’auteur ne pouvait pas leur parler de la signification spirituelle d’une personne comme Melchisédec. Ils ne pouvaient pas supporter de la nourriture solide. Ils étaient de nouveau devenus comme des enfants qui ont besoin du lait de l’évangile. Ils étaient inexpérimentés dans la parole de la justice (Héb. 5: 11-13). Ils connaissaient la parole du Christ, telle qu’elle se manifestait à eux dans l’Ancien Testament. Certes, ils saisissaient aussi la signification des ablutions dans le service lévitique et de l’imposition des mains sur la tête des animaux pour le sacrifice, et ils connaissaient quelque chose de la résurrection des morts et du jugement éternel. Mais tout ceci ne correspondait pas à la position du chrétien adulte (Héb. 6:1-3). Un Israélite avant la crucifixion de Jésus pouvait déjà connaître ces choses. Il devait donc ne pas s’arrêter à ces enseignements du commencement et avancer vers l’état d’homme fait. Au lieu de regarder en arrière en risquant un recul, il devait regarder en avant, croissant et portant du fruit pour Dieu.

 

5.4.3       Cela est-il donc si grave ?

Peut-être quelqu’un est-il choqué par le caractère définitif de l’expression : «il est impossible . . . qu’ils . . . soient renouvelés encore à repentance» (Héb. 6:4-6). Pourquoi était-il si grave pour un chrétien d’origine juive de retourner au judaïsme ?

L’épître aux Hébreux a pour but de montrer aux juifs que Christ était vraiment le Messie et l’accomplissement de toutes les figures et des ombres du temps de la loi. Celui qui s’était tourné vers la doctrine chrétienne avait reconnu le péché commis par son peuple en crucifiant Jésus, le Messie. Maintenant, s’il retournait au judaïsme, il répétait, le sachant et le voulant, le crime commis contre Christ.

De plus, les miracles accomplis au sein du christianisme, comme on les voit relatés dans les Actes, témoignaient de la glorification du Messie crucifié (Act. 2:32-33 ; 3:14-15), de la présence du Fils de Dieu dans le ciel. Ces miracles étaient appelés «miracles du siècle à venir» (Héb. 6:4-6), car ils étaient une anticipation partielle de la pleine et glorieuse délivrance qui aura lieu dans le monde à venir, quand le Messie triomphant détruira entièrement tout le pouvoir de Satan. Ces miracles étaient des témoignages que le pouvoir qui accomplirait cette délivrance existait dans la personne glorieuse du Fils de Dieu, même si ce pouvoir était encore caché dans le ciel. Or, si après avoir subi l’influence de la présence du Saint Esprit, goûté la révélation de la bonté de Dieu et connu les preuves de sa puissance, quelqu’un abandonnait Christ, il ne restait plus aucun moyen de renouveler l’âme pour l’amener à la repentance. C’était une situation où les trésors célestes avaient déjà été dispensés, mais ils avaient été méprisés comme ne valant rien. On avait rejeté la pleine révélation de la grâce et de la puissance après l’avoir connue. Dans un pareil cas il n’y avait plus aucun autre moyen pouvant être employé pour un retour.

Telle est la gravité du reniement volontaire et conscient de la personne de Christ. À la croix, Jésus pouvait encore prier «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font» (Luc 23:34). Pierre pouvait encore prêcher à Jérusalem : «Je sais que vous l’avez fait par ignorance, de même que vos chefs aussi» (Act. 3:17). Aussi a-t-il pu encore faire aux juifs l’offre du salut. Cependant, le premier martyr pour la foi, Etienne, dans sa prière, demanda seulement que le Seigneur «ne leur impute point ce péché» (Act. 7:60) ; il n’était alors plus question d’ignorance. Paul confirme aussi que la colère de Dieu est venue sur Israël au dernier terme (1 Thes. 2:15-16) même si, individuellement, le salut leur était encore accessible (Rom. 11:5).

 

5.4.4       L’abandon du christianisme est-il possible aujourd’hui ?

Ce texte de l’épître aux Hébreux (Héb 6:4-6) s’adressait en premier lieu aux chrétiens juifs qui se détournaient de la foi pour retourner au judaïsme. Il n’est cependant pas limité à cette seule situation. De simples chrétiens de nom peuvent aussi apostasier de la même manière.

Je relaterai deux cas. Dans le premier, il y avait deux frères, issus d’une famille de prédicateurs, et qui étaient eux-mêmes des prédicateurs. L’un s’est fait une renommée par ses écrits. Cependant une analyse de ses oeuvres laisse deviner, à une certaine époque, un recul spirituel. À la fin, il abandonna son service de prédicateur et renia totalement la vérité de la foi chrétienne. L’autre a servi dans la Parole auprès de nombreux enfants de Dieu, et a aussi laissé quelques écrits concernant des points fondamentaux.

Les deux sortes de terrain d’Hébreux 6:7-8 représentent ces deux hommes qui diffèrent par l’état de leur coeur. Chaque terrain a reçu la même pluie et le même soleil, mais ils se différencient par le fruit. L’un porte du fruit qui manifeste la réalité de la conversion. L’autre ne produit que des épines et des chardons et atteste que la vie de Dieu n’est pas là.

Un autre cas a été celui d’un homme instruit qui déclarait être chrétien. Il fréquentait de nombreux croyants avec lesquels il rompait le pain. Il fut même un temps missionnaire en Irak. Cependant plus tard, il se détourna, et se révéla être un ennemi de la croix de Christ. Il écrivit un livre dans lequel il développa de méchantes attaques contre le christianisme. Cet homme n’a-t-il pas marché dans l’esprit d’Hébreux 6:4-6 ?

Par ailleurs, des méthodes effroyables ont été souvent employées dans l’histoire pour pousser des chrétiens à abandonner leur foi ou leur christianisme, et les faire revenir soit au judaïsme, soit à une autre forme religieuse ou non religieuse contraire à la vérité. Dans les cas de persécutions violentes, il y a des situations extrêmes que l’homme n’est guère en mesure d’apprécier. Ainsi Saul de Tarse avait contraint des saints à blasphémer (Act. 26:10-11) ; la Parole dit que c’était des saints, et pourtant, extérieurement, ils avaient paru apostats.

Ajoutons que Dieu seul connaît l’état des coeurs et sait qui sont ceux qui lui appartiennent comme ses enfants (2 Tim. 2:19). Il peut y avoir des états d’endurcissement dans le mal et d’opposition à Christ comparables à l’apostasie, de même qu’il n’est rien de plus semblable à la mort que le sommeil spirituel chez un croyant (Éph. 5:13-14).

 

5.5   Si nous péchons volontairement

L’objection suivante s’appuie sur ce passage : «Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires. Si quelqu’un a méprisé la loi de Moïse, il meurt sans miséricorde sur la déposition de deux ou de trois témoins : d’une punition combien plus sévère pensez-vous que sera jugé digne celui qui a foulé aux pieds le Fils de Dieu, et qui a estimé profane le sang de l’alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui a outragé l’Esprit de grâce ?» (Héb. 10:26-29). Ici, il est certainement question d’un croyant, argumente-t-on, car il est parlé de quelqu’un qui avait été sanctifié par le sang.

Cette expression ne signifie pourtant pas que cet homme était réellement né de nouveau. Tout le peuple d’Israël avait été sanctifié par le sang de l’alliance (Ex. 24:8 ; Héb. 10:29). Sanctifié signifie séparé, ou, mis à part pour Dieu. Comme Israël avait été séparé des nations, ainsi, quiconque se réclame de Jésus Christ et le reconnaît comme son Seigneur, est séparé des non-chrétiens.

En 1 Corinthiens 7:14, Paul dit d’un homme inconverti qu’il est sanctifié par sa femme convertie. Il reste cependant un incroyant, tant que, ne suivant pas l’exemple de sa femme, il ne reçoit pas Jésus Christ comme son Sauveur.

Supposons le cas d’un juif, ayant adopté le christianisme et étant par là sanctifié par le sang de la nouvelle alliance. Mais il tourne le dos à la croix, et se consacre de nouveau au service du temple et offre des sacrifices pour les péchés. Ces sacrifices seraient-ils pour lui une propitiation pour les péchés ? Déjà, sous l’ancienne alliance, aucun sacrifice ne pouvait justifier quelqu’un. À plus forte raison, après la croix, celui qui méprise le seul sacrifice pour les péchés (Héb. 10:12) est irrémédiablement condamné. Tous les sacrifices dans le temple ne pouvaient plus lui être d’aucun secours. Au contraire, le fait d’offrir ces sacrifices constituait le crime d’avoir foulé aux pieds le Fils de Dieu, et d’avoir estimé profane le sang de l’alliance.

Encore un mot concernant l’expression «pécher volontairement». Cette expression vient de ce que la loi distinguait le péché involontaire et la transgression délibérée de la loi de Dieu. Pour le premier, le pardon était possible par le moyen de sacrifices. Mais pour la transgression délibérée, rien n’était prévu quant au pardon, il n’y avait pas de sacrifices. Le contexte montre que le passage d’Hébreux 10:26-29 ne doit pas être appliqué aux faux-pas ou même aux péchés ordinaires des chrétiens (1 Jean 1:9), mais à un rejet total et conscient de l’oeuvre de la croix pour retourner sur un terrain juif. Celui qui fait une chose semblable se manifeste comme «adversaire» (Héb. 10:27), et il se retire pour la perdition (Héb. 10:39). Ne persévérant pas, il n’obtient pas les promesses de Dieu (Héb. 10:36). Il montre au contraire par sa chute qu’il n’était pas né de nouveau.

 

5.6   Se retirer

«Si quelqu’un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui» (Héb. 10:38).

«Mais pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour la perdition, mais de ceux qui croient pour la conservation de l’âme» (Héb. 10:39).

Ces versets affirment que les Hébreux convertis auxquels s’identifiait l’auteur de l’épître, ne sont pas de ceux qui se retirent pour la perdition, mais de ceux qui croient pour la conservation de l’âme ; autrement dit, de ceux qui possèdent cette foi vivante que rien ne peut annuler et qui sont «conservés en Jésus Christ» (Jude 1). L’auteur inspiré met ici en contraste deux caractères opposés, le fait de se retirer, et de périr, et le fait de croire et d’être sauvé, de «conserver» son âme.

Rappelons encore que l’épître s’adresse à des Hébreux professant être chrétiens et qu’il pouvait y avoir parmi eux à la fois d’authentiques croyants et de simples professants n’ayant pas la vie de Dieu. Les simples professants étaient en danger de se retirer de la profession chrétienne et de retourner au judaïsme, mais pratiquement le danger existait aussi pour les véritables croyants en butte aux persécutions. Il en est de même aujourd’hui par rapport au christianisme. Quiconque professe être chrétien, est caractérisé soit par la foi qui le fait vivre, soit par une croyance intellectuelle sans vie en laquelle Dieu ne peut pas prendre plaisir, mais tout croyant est en danger de se laisser aller à vivre «comme les autres» (1 Thes. 5:6).

 

5.7   La sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur

«Poursuivez la paix avec tous et la sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur, veillant de peur que quelqu’un ne manque de la grâce de Dieu» (Héb. 12:14-15). Ce passage est souvent compris comme si on devait atteindre un certain niveau de sainteté pour parvenir au ciel. On dit que, si l’on pèche, on redescend de la hauteur à laquelle on était parvenu et on doit recommencer à monter.

La comparaison avec l’expression qui précède : «Poursuivez la paix avec tous» montre clairement que cette interprétation est fausse. Il n’est pas parlé d’un certain degré de paix que nous devrions manifester. Il s’agit bien plutôt d’une disposition d’esprit qui doit être trouvée chez ceux qui sont nés de nouveau. Il en est de même de la «poursuite de la sainteté». Si quelqu’un affirme être chrétien, mais qu’il ne poursuive pas la paix et la sainteté dans sa vie pratique, il montre par là qu’il ne connaît pas la paix que Dieu donne, ni la sainteté de Dieu !

En outre, il est important de rappeler la signification du terme «saint». La traduction littérale est «séparé», «mis à part pour Dieu». Dieu attend de ceux qui ont été placés, par l’oeuvre de Christ acceptée par la foi, dans une position de sainteté qu’ils mènent aussi une vie de sainteté pratique dans la séparation du mal (*).

(*) Ce verset sur la sainteté est illustré par le cas d’Ésaü (Héb. 12:16-17) dont la Parole déclare qu’il est un profane, c’est-à-dire qu’il est étranger aux choses de Dieu. Il n’avait pas la vie. Il a recherché la bénédiction, mais ne l’a pas trouvée, car il ne s’est pas repenti à salut.

Sans la sainteté de position qui nous est donnée quand nous sommes scellés de l’Esprit, nul ne «verra le Seigneur» (Héb. 12:14) dans l’au-delà. Les incrédules ne verront pas Dieu, ils seront loin de lui pour l’éternité. D’autre part, sans la sainteté pratique, le croyant ne peut «voir le Seigneur», jouir de lui maintenant en le contemplant par la foi (2 Cor. 3:18).

 

6                    Conclusion pratiques

Ayant développé largement les aspects doctrinaux, nous désirons conclure par des exhortations plus pratiques.

 

6.1   Deux séries de versets

De l’étude des nombreux passages sur le sujet, nous déduisons qu’il en existe deux sortes. Une première série de passages présente le salut inconditionnel des enfants de Dieu, parce que l’oeuvre dans leur âme est de Dieu. D’autres passages montrent que quelqu’un qui professe être chrétien peut renier la foi et la marche chrétiennes.

Comment devons-nous appliquer pratiquement ces deux sortes de passages ? Nous devons laisser la parole de Dieu nous parler d’une manière adaptée à chaque situation particulière. Autrement dit : un message donné est adressé à un destinataire donné ! Ainsi par exemple la parole : «Maris, aimez vos femmes» s’adresse aux hommes et pas à leurs épouses. Et l’exhortation : «Femmes, soyez soumises à vos maris» est adressée à la femme et non pas à son époux.

On peut relier, pour ainsi dire, ces deux groupes de passages par deux fils de couleurs différentes. Un croyant, qui ne retient pas de fausses doctrines, et ne marche pas dans une mauvaise voie, mais qui doute de son salut, regardant à lui-même, doit tirer sur le fil du premier groupe de passages. Quelqu’un qui déclare être chrétien, mais dont la vie est en contradiction avec sa profession, doit tirer sur le fil du deuxième groupe de passages, ou plutôt, d’autres doivent le tirer pour lui.

Malheureusement, Satan est très rusé pour intervertir les deux fils. Le chrétien qui doute prend les avertissements du deuxième groupe pour lui, et désespère. Le chrétien qui marche dans un mauvais chemin, s’appuie sur le premier groupe et cherche ainsi à cautériser sa conscience. Le premier fil est le fil de la grâce, le deuxième est celui de la responsabilité. Les deux doivent être utilisés selon l’Écriture et avec la puissance et la sagesse de l’Esprit de Dieu (2 Tim. 1:7).

 

6.2   Agir pour le bien de tous

Comme chrétiens, nous ne sommes pas laissés isolés. Nous sommes responsables les uns des autres (1 Cor 12:25-26). Comment devons-nous aider nos frères au vu des deux lignes de conduite mentionnées ?

Dans le premier cas, ce ne sera pas difficile : aux croyants qui doutent, nous devons essayer de montrer clairement les pleins résultats de l’oeuvre de Jésus Christ. Le plus souvent, le doute provient de ce que l’on est déçu de soi-même. La découverte de la nature pécheresse et les échecs dans la vie pratique sont les causes les plus répandues du doute. Ces croyants ont besoin d’être instruits. Ils doivent apprendre que Jésus Christ n’est pas seulement mort pour eux, mais qu’eux aussi sont morts avec lui (Gal. 2:20 ; Rom. 6:2-4, 6-11). Dieu ne les voit plus dans leur état d’avant leur conversion, mais il les considère comme une nouvelle création en Christ (2 Cor. 5:17). Ils ont une nouvelle et parfaite position «dans le Christ Jésus» (Rom. 8:1, 39 ; 1 Cor. 1:30 ; Éph. 2:10) en qui ils ont une plénitude de bénédictions : vie, grâce, amour, salut et foi (2 Tim. 1:1, 9, 13 ; 2:1, 10 ; 3:12, 15). Leur regard doit être dirigé d’une part sur la position parfaite qui leur est conférée (Rom. 8:1, 11, 15) comme enfants de Dieu, et d’autre part sur Jésus, notre souverain sacrificateur dans le ciel. Rempli de miséricorde à l’égard de nos faiblesses, car il a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché (Héb. 2:18 ; 4:15-16), il nous vient en aide.

Les huit premiers chapitres de l’épître aux Romains ont pour but d’affermir des gens qui étaient déjà de vrais croyants, aussi bien quant au pardon des péchés (Rom. 3:22-26) que quant à la délivrance de la nature de péché, de la «chair» (Rom. 6:18, 22 ; 8:2). Ce sujet très riche ne peut pas être abordé dans ce petit livre, mais c’est l’affermissement dans ces vérités qui, outre ce qui a été développé plus haut, permet d’être bien paisible quant au salut que Dieu nous a donné, tout en étant conduit à une vraie sanctification pratique.

Dans le deuxième cas, face à ceux qui déclarent être chrétiens, mais dont la vie est en contradiction avec leur profession, il est plus difficile d’agir convenablement. Nous devons nous efforcer, vis-à-vis de tels chrétiens, de suivre l’exhortation de Paul aux Galates : «Frères, quand même un homme s’est laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur, prenant garde à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté» (Gal. 6:1).

Mais comment ? Deux cas sont possibles. Il peut arriver, qu’un croyant né de nouveau soit tombé dans le péché et que, dans un esprit de repentance, il ait reconnu sa culpabilité devant Dieu. Nous pouvons lui donner l’assurance que «si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés» (1 Jean 1:9), et lui montrer Jésus Christ comme notre avocat auprès du Père (1 Jean 2:1). Ce croyant a besoin d’encouragement et d’exhortation, pour ne plus retomber dans le péché.

Il peut aussi arriver que quelqu’un continue de vivre dans le péché et dise froidement : «Mais je suis cependant sauvé, car je suis un enfant de Dieu» . Allons-nous le fortifier dans son assurance, en lui montrant la grâce et la miséricorde de Dieu ? En aucune façon ! Car qui nous dit que cet homme est réellement né de nouveau ? Nous ne pouvons pas voir dans son coeur. Sa confession de foi est en contradiction avec ce que montre sa marche. Nous ne devons pas diriger l’attention de cet homme sur la grâce de Dieu, mais bien plutôt sur la responsabilité du chrétien. À lui s’applique le verset : «Si vous vivez selon la chair, vous mourrez» (Rom. 8:13). Il vit comme un ennemi de la croix de Christ, dont la fin est la perdition (Phil. 3:18-19). Cet homme se trouve sur le chemin de la perdition et nous devons l’en avertir.

Supposons que je longe un canal avec mon enfant. Celui-ci veut courir sur le talus en risquant de tomber dans l’eau. Est-ce que je vais lui dire : «Tu peux bien courir ; si tu tombes, je te rattraperai à temps» ? Non, je lui dirai : «Si tu fais cela, tu vas te noyer». Le fait que, parce qu’il est mon fils, je ne le laisse pas se noyer, est une autre chose. De même, nous devons fermement avertir un chrétien dont le comportement est opposé à la Parole. Nous devons le faire même si nous savons que, de toutes manières, Dieu le sauvera à la fin si c’est un vrai croyant. Le chrétien en mauvais état doit être averti. Si nous l’aidons à sortir d’un chemin d’égarement, nous pouvons dire que, comme dans l’exemple qui vient d’être présenté, nous avons sauvé une âme de la mort (Jac. 5:19-20).

La grâce de Dieu est infinie. Mais notre responsabilité, également, est grande. Le souhait de notre coeur est que ce petit livre ait donné aux deux aspects de la vérité leur vraie place dans la lumière divine.

 

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B
le chapitre de hébreux 6verset 1 à 8 s'adressent à des chrétiens qui ne perdent pas leur salut bien au contraire ce passage confirme que ce salut est éternel . Il suffit de regarder certains mots en grec dans ces passages qui expliquent bien ces confirmations. alléluia
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